LE COMMENTAIRE DU FILM : EARTHLINGS - TERRIENS

 

Les images que vous allez voir ne sont pas des cas isolés. Ce sont les méthodes utilisées dans l’alimentation, la confection, le divertissement et la recherche. Certaines images peuvent choquer.

Pour ceux qui veulent voir et savoir la vérité, voici le film avec les sous-titres en français.

 


Les trois étapes de la vérité :

1. Ridiculiser
2. Opposition violente
3. Acceptation

Terriens.
Terrien: nom. Habitant de la planète Terre.


Puisque nous habitons tous sur Terre, nous sommes tous des terriens. Ce terme ne contient aucune notion de sexisme, de racisme ou de discrimination selon les espèces. Il regroupe chacun de nous: ceux à sang chaud ou froid, mammifères, vertébrés, invertébrés, oiseaux, reptiles, amphibiens, poissons et êtres humains. Les êtres humains ne sont pas seuls sur Terre. Ils partagent le monde avec des millions de créatures qui évoluent en même temps qu’eux. Cependant, les êtres humains ont tendance à dominer la Terre et à traiter les autres êtres vivant sur cette planète comme de simples objets. Voilà ce qu’on entend par le terme “spécisme”.

(Festival des taureaux, Espagne) Comme le racisme ou le sexisme, le terme spécisme est un préjugé ou une opinion en faveur des membres de son espèce et au détriment des membres d’une autre espèce. Si un être souffre, il n’est pas moralement justifiable de refuser de prendre en compte cette souffrance. Quelle que soit la nature de cet être, le principe d’égalité implique que la souffrance d’un être est égale à la souffrance de tout autre être.

Les racistes violent le principe d’égalité en accordant plus d’importance aux intérêts des membres de leur race quand leurs intérêts sont en conflit avec ceux d’une autre race. (Manifestation à Nuremberg, 1929) Les sexistes violent le principe d’égalité en favorisant les intérêts de leur sexe. De façon similaire, les spécistes favorisent leurs propres intérêts au détriment des autres espèces. Tous obéissent à un schéma similaire.

Bien qu’entre humains, nous reconnaissions le principe du respect: un être humain est une personne, non une chose, un traitement moralement irrespectueux a lieu lorsque ceux qui détiennent le pouvoir traitent les plus faibles comme de simples objets. Comme le violeur traite sa victime. Comme le pédophile traite un enfant. Comme le maître traite son esclave. Dans tous ces exemples, ceux qui ont le pouvoir exploitent ceux qui sont faibles. Ce concept s’appliquerait-il à la façon dont les humains traitent les animaux et les autres terriens ?

Il y a bien sûr des différences, car les êtres humains et les animaux sont dissemblables à bien des égards. Mais la question de la similitude porte un autre visage. Certes, les animaux n’éprouvent pas les même désirs que nous. Il est vrai qu’ils ne comprennent pas tout ce que nous comprenons. Cependant, nous avons des besoins similaires et nous comprenons certaines choses de la même façon, le besoin de manger et de boire, de s’abriter et de vivre en compagnie, d’être libre de ses mouvements et d’éviter la souffrance. Ces besoins sont partagés par les animaux et les êtres humains. Quant à la compréhension, les animaux, comme les hommes, comprennent le monde dans lequel ils vivent. Sinon, ils n’auraient pas survécu. Malgré toutes nos différences, nous sommes similaires. Comme nous, ces animaux incarnent le mystère et le miracle de la conscience. Comme nous, ils ont conscience du monde dans lequel ils vivent. Comme nous, ils sont le centre psychologique d’une vie qui leur est propre. A ce niveau, nous sommes sur le même pied, si l’on peut dire, que les porcs et les vaches, les poulets et les dindes.

Qu’attendent ces animaux de nous ? Comment devons-nous les traiter ?  Pour répondre à ces questions, il faut reconnaître notre parenté psychologique avec eux. Le film qui va suivre démontre en cinq points comment les animaux ont servi l’humanité, au cas où nous aurions oublié.

Le Prix Nobel de la paix Isaac Bashevis Singer a écrit dans son best-seller, “Ennemis, une histoire d'amour", ces quelques mots “Chaque fois que Herman assistait à l’abattage d’animaux et de poissons, il avait toujours la même pensée: dans leur comportement envers les autres créatures, tous les hommes sont des nazis. L’arrogance avec laquelle l’homme traite les autres espèces comme bon lui semble représente les théories racistes les plus extrêmes, le principe selon lequel la raison du plus fort est la meilleure.” Cette comparaison à l’holocauste est intentionnelle et évidente. Un groupe d’être est tourmenté aux mains d’un autre. Certains diront que la souffrance des animaux n’est pas comparable à celle des Juifs ou des esclaves, mais il existe une similitude. Pour les prisonniers et victimes de ce massacre, cet holocauste est loin de toucher à sa fin.

Henry Beston
a écrit dans son livre, “The Outtermost House” (Une maison au bout du monde): “Il nous faut une attitude plus sage et peut-être plus mystique vis-à-vis des animaux. Éloigné de la Nature universelle et vivant dans la complexité, l’homme civilisé observe les animaux à travers la loupe de son savoir. Il voit une plume agrandie et toute l’image est déformée. Nous traitons avec condescendance leur état inachevé, le sort tragique qui les a conduit à naître inférieurs à nous. C’est là que nous faisons une erreur. Une grave erreur.

On ne peut pas comparer les animaux aux hommes. Dans un monde plus vieux et plus achevé que le nôtre, ils se déplacent, dans leur forme achevée. La nature leur a fait don d’un prolongement des sens que nous avons perdu ou jamais atteint. Ils entendent des voix que nous n’entendrons jamais. Ils ne sont ni nos frères ni nos subalternes. Ils constituent un autre monde, pris avec le nôtre dans le filet de la vie et du temps, prisonniers de la splendeur et des tourments de la Terre.

PREMIÈRE PARTIE: LES ANIMAUX DE COMPAGNIE (minute 10:02)

DEUXIÈME PARTIE: L’ALIMENTATION (minute 17:51)



Ce qui se déroule dans les abattoirs est une variation sur le thème de l’exploitation des faibles par les plus forts. Plus de 10.000 fois par minute, ce qui représente 6 milliards de fois par an, rien qu’au États-Unis, 1 milliard de fois en France, on ôte la vie à des animaux pour la boucherie. Détenant le pouvoir, les êtres humains décident de la date, du lieu de leur mort, et de leur façon de mourir. Les intérêts de ces animaux ne rentrent pas en ligne de compte. Leur sort est scellé. Tuer un animal est en soi un acte perturbant. On dit souvent que si nous devions tuer nous-mêmes pour manger, nous serions tous végétariens. Peu de gens visitent les abattoirs et les documentaires sur le sujet passent rarement à la télévision. Les gens espèrent que la viande qu’ils achètent vient d’un animal qui n’a pas souffert. Mais ils préfèrent ne rien savoir. Et pourtant, tous ceux qui, par leur consommation, provoquent le sacrifice d’un animal, ne méritent pas d’ignorer les étapes de production de la viande vendue dans le commerce. Alors, d’où vient notre nourriture ?

Pour ceux qui consomment de la viande, voici ce que les animaux de boucherie doivent subir :

Le marquage. Les boeufs sont marqués. Ici sur le visage.
L’ écornage. Ensuite, ils sont écornés. Sans anesthésiant. En utilisant de grandes pinces.
Le transport. Pour être transportés, les animaux sont empilés dans des camions, les uns sur les autres. La chaleur, le froid, la fatigue, le traumatisme et les conditions insalubres tueront certains animaux sur le chemin de l’abattoir.
La traite. Les vaches laitières sont enchaînées toute la journée et ne font pas d’exercice. On leur injecte des pesticides et des antibiotiques pour augmenter leur production de lait. Les vaches laitières, comme celle-ci, finissent par mourir de fatigue. L’espérance de vie d’une vache est de 20 ans. Les vaches laitières vivent 4 ans au maximum. Leur viande sera ensuite utilisée dans les fast-foods.
La viande. Dans cet abattoir, le bétail marqué et décorné est amené dans un bouvril.
Les projectiles. Le pistolet à projectile, conçu pour assommer les animaux sans qu’ils souffrent, envoie par air comprimé un projectile en acier ou une balle blanche, directement dans la cervelle de l’animal.

La saignée. Il existe plusieurs méthodes d’abattage. Dans cet abattoir du Massachusetts, l’animal est surélevé pour qu’on lui tranche la gorge. On garde le sang, qui sera également utilisé. Cet animal a reçu un projectile en pleine tête, ce qui est censé le rendre complètement inconscient. Mais comme vous le voyez, il est encore conscient. Ce n’est pas inhabituel. Parfois, même après avoir été vidé de son sang, il vit encore lorsqu’il arrive sur le convoyeur pour être coupé en morceaux.

L’assommoir. Voici le plus grand abattoir de viande casher des États-Unis. Casher vient de l’hébreu “convenable”. La viande casher doit être la plus saine possible. L’abattage casher exige que l’animal souffre le moins possible. Électrocuter un animal immobilisé n’est pas permis. (Shekhita, abattage rituel)
Retourner un animal apeuré pour des questions de commodité n’est pas permis non plus. Inverser l’animal le force à aspirer du sang, après incision. Lui retirer la trachée et l’oesophage n’est pas permis. On ne doit toucher l’animal casher qu’après l’avoir vidé de son sang. Si cela consiste à jeter un animal mourant, qui se débat encore, sur une glissière en métal et un sol couvert de sang, trachée et gosier ballants alors ce “sacrifice sacré” n’est ni propre ni compatissant. Enchaîner et hisser l’animal ne sont pas des actes permis. Cela ne correspond pas à la façon casher de traiter les animaux. Si c’est cela, la méthode casher, la mort n’est ni rapide ni humaine.

Le veau. Les veaux sont pris à leur mère deux jours après leur naissance. Ils sont attachés par le cou et immobilisés pour que leurs muscles ne se développent pas. Ils reçoivent une nourriture liquide pauvre en fer. On les empêche de s’étendre, de boire ou de recevoir de la lumière. Après quatre mois de cette misérable existence, ils sont abattus.
Les cochons. Les truies dans les usines d’élevage sont des machines à reproduire. Elles sont constamment inséminées pour mettre bas en permanence. Les grosses usines de porcs “fabriquent” comme ils disent, de 50.000 à 600.000 porcs par an chacun.
Les conditions à l’usine.
Enclos de gestation.
Hernies et fractures.
Cannibalisme.
Fosse à déchets.

La queue. On procède à l’ablation de la queue à cause du manque de place et des conditions de vie stressantes pour empêcher les porcs de s’arracher la queue mutuellement. Cela s’effectue sans anesthésiant.
Découpage des oreilles. Pratique similaire, effectuée aussi sans anesthésiant.
Sciage des dents. Comme le sciage des dents.

Castration. La castration s’effectue sans analgésique ni anesthésiant, et permettra prétendument d’obtenir une viande plus grasse.
Aiguillons électriques. Les aiguillons électriques servent à faciliter le maniement des bêtes.
L’électrocution est une autre méthode d’abattage, comme on le voit ici.
Égorgement. Mais cela revient moins cher d’égorger un animal pour le tuer.
Échaudage et épilage. Une fois égorgés, les porcs sont enchaînés, suspendus à un crochet et plongés dans l’eau bouillante pour être épilés. Beaucoup se débattent encore, lorsqu’ils sont plongés dans les bassines d’eau bouillante, où ils sont submergés et noyés.
La volaille. Quant à la volaille, les américains consomment autant de poulets en une seule journée qu’ils en mangeaient en une année en 1930. Les plus grands éleveurs de poulets abattent plus de 8,5 millions d’oiseaux chaque semaine.

Le débecquage évite les coups de bec et le cannibalisme chez les poulets traumatisés, concentrés dans un endroit exigu, où ils sont incapables d’établir un ordre social. Il s’effectue chez les poussins, de façon très rapide, à une cadence de 15 oiseaux par minute. Dans cette hâte, la température et le tranchement de la lame varient. Certaines incisions sont mal faites et peuvent gravement blesser l’oiseau.
Conditions de vie. Quant à leurs conditions de vie, entre 60.000 et 90.000 oiseaux peuvent etre rassemblés dans le même bâtiment. Ces animaux souffrent en permanence. C’est leur vie. Ils continuent de se donner des coups de bec, bien qu’ils n’en aient plus. Quant aux poulets dites de batterie, elles vivent dans des hangars de ponte, enfermées en grand nombre dans des cages. Elles perdent leurs plumes et se blessent en se frottant aux barreaux de leur cage. Entassées ainsi, les poules ne peuvent ni déplier leurs ailes ni répondre à leurs instincts primaires.
Transport. Pendant le transport, les animaux souffrent et beaucoup meurent. Ils suffoquent en étant empilés les uns sur les autres, dans des cages bondées et mal chargées.



Abattage. Les poulets et les dindes sont abattus de plusieurs façons. Ils sont matraqués à mort ou on leur tranche la tête. La plupart arrivent à la chaîne dans les fermes industrielles, pendus la tête à l’envers sur un rail. Ils ont la gorge tranchée et ils saignent à mort. D’autres sont maintenus immobiles à l’envers dans des tubes pendant qu’ils saignent à mort lentement.

Si les abattoirs avaient des vitres, ne serions-nous pas tous végétariens ? Mais les abattoirs n’ont pas de vitres. Le procédé d’abattage n’est pas transparent. Cela permet de le nier. Cela le rend invisible, même si nous voulions le voir. Et qui voudrait voir cela ?
Emerson
a observé, il y a plus de 100 ans: “Vous avez dîné, et bien que l’abattoir ait été soigneusement caché dans un lieu convenablement éloigné, vous êtes complice.”


Les poissons.

Si vous pensez que manger du poissons est plus sain que manger des animaux terrestres, souvenez-vous des déchets irrécupérables et des sédiments contaminés déversés dans l’océan. Les industries pétrolières, nucléaires et chimiques ont peu fait pour protéger le milieu marin. Depuis toujours, les fonds marins ont été bien commodes pour se débarrasser des déchets indésirables.
La pêche industrielle a atteint des proportions gigantesques. Ils se servent de chalutiers de la taille d’un stade et d’appareils électroniques pour suivre et attraper le poisson. Des filets géants s’étendent sur la surface de l’ océan, balayant tout sur leur passage. Ces chalutiers, et notre appétit grandissant pour le poisson, vident les océans à une vitesse alarmante. 13 des 17 plus grandes pêcheries du monde sont épuisées ou sur le déclin. Les 4 autres sont à pleine capacité ou surexploitées.



Les maladies. L’épidémie récente de
Pfiesteria
, un micro-organisme 1.000 fois plus puissant que le cyanure, s’est développée dans des millions de litres d’excréments de porcs. Ils ont ensuite été déversés dans les rivières, lacs et océans, transformant leur écosystème en latrines débordantes. La situation est très alarmante. Elle menace la vie marine et humaine. Cet organisme a tué plus d’un milliard de poissons, le plus grand nombre jamais enregistré dans le Sud-Est. Et l’épidémie s’étend. Des traces de Pfiesteria ont été découvertes de Long Island aux cotes de la Floride, à plus de 1800 km de là. En fait, cette contamination par les eaux représente l’une des pires épidémies provoquées par un micro-organisme virulent dans toute l’histoire des États-Unis. Il représente un danger biologique de niveau 3. Le virus Ebola est de niveau 4. Le SIDA est de niveau 2. Cette mutation d’un microbe est le résultat direct de notre consommation massive d’animaux, surtout de porcs. Lorsque les porcheries engraissent des millions de porcs, les graines entrent d’un coté et les excréments ressortent de l’autre. Ces excréments se retrouvent dans les océans et dans nos sources d’eau, contaminant les poissons qui y vivent et ceux qui les mangent.



La pêche à la baleine. Enfin, la pêche à la baleine. Bien que la Commission Internationale ait interdit la pêche industrielle à la baleine en 1985, plusieurs pays continuent de tuer les baleines pour leur “gout délicat.” Ils utilisent des harpons, des armes à feu, des crochets aiguisés et même des explosifs. Ou ils attirent vers des baies, où elles s’échouent et seront tuées avec des couteaux dans les bas-fonds.



Les dauphins. Chaque hiver, entre octobre et mars, des milliers de dauphins sont encerclés et brutalement massacrés dans des petites villes japonaises. Des sondes sous-marines interfèrent avec les ondes des dauphins. Désorientés et pris dans un filet, les dauphins paniquent. Les pêcheurs entaillent souvent quelques dauphins avec une lance ou un couteau, car les dauphins n’abandonnent jamais un membre de leur famille s’il est blessé. Les mères séparées de leurs petits émettent des ondes de détresse, puis ils sont soulevés et emmenés, pour être sauvagement tailladés à mort. Ce sont des animaux inoffensifs et innocents. Ils méritent mieux que cela. Ils gisent à terre, mutilés et démunis, et se débattent sur un sol en ciment, pendant qu’on les découpe à la machette et qu’on les laisse lentement suffoquer. Ils se convulsent et se tordent de douleur, tandis que les écoliers passent sans y prêter attention. Ces images de massacre et ces eaux ensanglantées montrent bien que le Japon n’a aucun respect pour la préservation des océans. Il autorise ces méthodes inhumaines, qui violent les lois, conventions et traités internationaux, conçus pour éviter la surexploitation des océans et des créatures qui les habitent. Le dauphin sera vendu dans les magasins et restaurants, souvent étiqueté comme de la baleine. Comme si la cruauté envers les animaux de boucheries ne suffisait pas, nous avons trouvé à les utiliser pour en faire des vêtements. Vestes, chaussures, ceintures, gants, pantalons, portefeuilles, sacs, etc. Il faut donc se demander: “D’où viennent nos vêtements?”

TROISIÈME PARTIE: LA CONFECTION (minute 46:25)

QUATRIÈME PARTIE: LE DIVERTISSEMENT (minute 56:38)

CINQUIÈME PARTIE: LA SCIENCE (minute 73:12)

(Minute 80:40) : “Tant qu’il y aura des abattoirs il y aura des champs de bataille.” Léon Tolstoï

L’ignorance est la plus fréquente justification des spécistes. Mais avec du temps et de la détermination, n’importe qui peut facilement découvrir la vérité. L’ignorance l’emporte depuis longtemps parce que les gens ne désirent pas connaître la vérité. “Ne me dis pas. Ça va me couper l’appétit.” Voilà ce que vous entendrez si vous essayez d’expliquer comment est produite la nourriture que l’on mange. Même si les gens savent que la ferme familiale traditionnelle a été remplacée par de grandes usines, que leurs vêtements viennent de vaches abattues, que certains sports entraînent la souffrance et la mort d’animaux, et que certaines expériences douteuses ont lieu en laboratoire, ils continuent à espérer que ce n’est pas aussi terrible qu’on le dit, sinon l’État ou les société protectrices des animaux agiraient. Ce n’est pas vraiment notre inaptitude à découvrir ce qui se passe, mais plutôt notre désir d’ignorer les faits qui pèse sur notre conscience, qui nous empêche d’agir. Après tout, les victimes de tout ce qui se passe dans ces endroits horribles ne sont pas les membres de notre propre groupe. Tout se ramène à la douleur et la souffrance, et non à l’intelligence, ou la force, la classe sociale, ou les droits civiques. La douleur et la souffrance sont inacceptables et devraient être évitées ou réduites, quels que soient la race, le sexe ou l’espèce de l’être qui souffre. Nous sommes tous des animaux de cette planète. Nous sommes tous des créatures. Tous les animaux ressentent des sensations, comme nous. Comme nous, ils sont forts, intelligents, travailleurs, agiles et adaptables. Eux aussi sont capables de croître et de s’adapter. Comme nous, avant tout, ce sont des terriens. Et comme nous, ils survivent. Comme nous, ils recherchent le confort, non la gêne. Comme nous, ils ressentent plusieurs degrés d’émotion. En un mot, comme nous, ils sont vivants. La plupart d’entre eux, comme nous, sont des vertébrés. Si l’on examine leur rôle essentiel à la survie de l’Homme, on se rend compte qu’on dépend entièrement d’eux pour nous tenir compagnie, pour manger, pour s’habiller, pour se divertir, pour conduire des recherches médicales et scientifiques. Malheureusement, on ne voit que l’irrévérence de l’Homme envers ces pourvoyeurs. Cela ne fait aucun doute: Nous en sommes arrivés à mordre la main de celui qui nous nourrit. Nous l’avons même piétinée et nous avons craché dessus. Maintenant, nous devons en subir les conséquences. Tous les rapports de santé font état des effets de notre surconsommation d’animaux. Cancer, maladies du coeur, ostéoporose, crises cardiaques, calculs rénaux, anémie, diabète, et autres. Même notre nourriture est touchée à sa source. On utilise des antibiotiques pour tenter d’engraisser les animaux, qui sont trop stressés par leurs conditions de vie dans les fermes industrielles. On utilise à l’excès des pesticides, des insecticides, des hormones artificielles pour augmenter la production de lait, la taille et la fréquence des portées. Avec ces colorants artificiels, herbicides, larvicides, engrais de synthèse, tranquillisants, stimulants de croissance et d’appétit, inutile de se demander d’où viennent la maladie de la vache folle, la fièvre aphteuse, la Pfiesteria, et bien d’autres anomalies animalières qui affectent les êtres humains. La Nature n’est pas responsable de ces actes. C’est nous qui le sommes. Un changement est inévitable.Si nous ne le faisons pas nous-mêmes, la Nature le fera pour nous. Il est temps de changer nos habitudes alimentaires, nos traditions, nos styles, nos modes, et avant tout, nos mentalités. S’il existe une part de vérité dans cet adage: “On n’a que ce qu’on mérite” qu’ont-ils fait pour mériter ces souffrances ? Est-ce que nous y avons pensé ? Qu’ont-ils fait pour mériter ces souffrances ? Ce sont des terriens. Ils ont autant le droit d’être ici que nous. Rappelons nous cet autre adage, tout aussi vrai: “On récolte ce qu’on a semé.” Bien sur les animaux ont des sentiments et bien sur ils ressentent de la douleur. Après tout, si la Nature a doté ces merveilleux animaux d’une source intarissable de sentiments, pourquoi ne les utiliseraient-ils pas ? Les animaux ont-ils des nerfs pour rester insensibles ? La raison exige une meilleure réponse. Mais une chose est sure. Ces animaux utilisés en boucherie, pour la confection, le divertissement, dans des expériences scientifiques, et qui subissent toutes les oppressions imaginables finissent par mourir dans la douleur. Tous, sans exception. Il est déjà suffisamment déplorable que dans le monde entier, les animaux doivent sans cesse reculer devant le progrès et le développement humain. De nombreuses espèces n’ont nulle part où aller. On dirait que le destin des animaux est d’être maudits par l’Homme ou alors trop recherchés. Nous sommes les seigneurs de la Terre, nous détenons le pouvoir de terroriser mais aussi de compatir. Les êtres humains devraient aimer les animaux, comme on aime un être innocent, comme on protège un être vulnérable. Si la souffrance des animaux nous retourne l’estomac, cela montre que nous n’y sommes pas indifférents, même si nous ne voulons pas l’admettre. Ceux qui rejettent l’amour pour les animaux comme n’étant que de la sensiblerie renient une part importante de leur humanité. Quand on respecte un animal, on n’en est pas moins humains. Il nous appartient de les laisser vivre dans le bonheur, aussi longtemps que possible. Dans la lande, le Roi Lear demanda à Gloucester: “Comment vois-tu le monde ?” Et Gloucester, l’aveugle, répondit: “Je le vois avec mes sens.” “Je le vois avec mes sens.”

Trois forces primaires coexistent sur cette planète.

La Nature. Les animaux. Et l’humanité.

Nous sommes tous terriens.

Faisons le rapprochement.