CHINES : PLUS DE CHIENS DANS
LES GAMELLES

Les députés chinois s'apprêteraient à voter une loi contre le mauvais
traitement des animaux. Un texte qui - s'il était voté - pourrait bannir
définitivement les tortures liées à l'industrie de la fourrure et les plats
à base de viande de chat et de chien. Une victoire pour les défenseurs des
animaux que salue la Fondation 30 Millions d'Amis.
Les deux principales agences de presse chinoises diffusent depuis le
26/01/10 auprès de tous leurs homologues internationaux la nouvelle : la
Chine votera, d'ici la mi-avril, une loi contre la maltraitance animale. Le
projet de loi présente les lignes directrices permettant de prévenir les
maladies et de prodiguer les soins médicaux adéquats aux animaux.
Actuellement, seuls les animaux sauvages sont protégés par la législation
chinoise. Or seront concernés par ces nouvelles mesures les animaux
sauvages, de ferme, de compagnie, de laboratoire et tous ceux utilisés comme
outil de travail. Par ailleurs, des recommandations relatives au bien-être
des animaux de rente lors de leur transport et de leur abattage seraient
incluses.
Une scène de vie quotidienne, en Chine, qui pourrait bien disparaître
Sur le front du droit des animaux depuis plus de 30 ans, la Fondation 30
Millions d'Amis ne peut que se réjouir de l'initiative chinoise. La cruauté
envers les animaux et la consommation de chiens et de chats y restent encore
largement répandues ; des restaurants proposent de la "viande parfumée",
autrement dit du chien, dans tout le pays et le chat est largement consommé
dans le sud de la Chine.
"Cela fait une dizaine d'années que nous sommes en contact avec de
nombreuses associations de défense des animaux sur place et que nous les
aidons, que ce soit pour mener des campagnes contre la consommation de
viande de chats et de chiens ou de l'utilisation de leur fourrure. Si ce
texte est adopté et appliqué, notre persévérance aura porté ses fruits"
précise Reha Hutin, Présidente de la Fondation 30 Millions d'Amis. "Mais
arriver à convaincre les autorités chinoises du bien fondé de nos combats a
été très difficile ; il a fallu de longues années et nous avons eu beaucoup
de déceptions. Il faut donc rester vigilant ! Rappelons simplement que
depuis 2006, la Chine a interdit l'élevage des ours pour leur bile. Or cette
loi n'est malheureusement restée qu'un voeu pieux."
Des amendes jusqu'à 50 000 euros
Des modifications concernant la loi Criminelle chinoise accompagneraient ce
projet de loi prévu pour avril 2010, afin de traduire les actes de cruauté
envers les animaux en infractions pénales ! Bilan, la consommation de viande
de chien ou de chat pourrait valoir au consommateur comme au revendeur une
amende de 500 euros - l'équivalent d'un mois de salaire pour un travailleur
urbain - assortie d'une peine de prison ferme de 15 jours. Par ailleurs,
abattoirs et boucheries susceptibles de proposer ces produits se verraient
infliger des amendes allant de 1000 à 50 000 euros.
Pour la directrice du bureau IFAW Asie, Grace Gabriel, "La Chine vient de
faire un pas en avant considérable, non seulement pour les millions
d'animaux victimes d'actes de cruauté mais aussi pour le pays qui
véhiculerait ainsi une image de progrès social et d'harmonie." La
surveillance et la gestion de l'application de la loi seront prises en
charge par des bureaux de la sécurité publique (l'équivalent de notre police
nationale, ndlr), et les services vétérinaires nationaux. Tandis que les
citoyens chinois auraient à leur disposition un numéro d'urgence leur
permettant de signaler des mauvais traitements constatés sur animaux.
Pour autant, si la Fondation 30 Millions d'Amis se félicite que des avancées
significatives pourraient voir le jour prochainement quant à la condition
des animaux en Chine, elle n'oublie pas que des progrès considérables
relatifs aux Droits de l'Homme restent à faire dans ce pays.
Source :
Fondation 30 millions d'amis
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